Le glaucome correspond à une atteinte du nerf optique due à l’augmentation de la pression oculaire. À défaut d’être détectée et prise en charge de façon précoce, cette maladie oculaire risque de provoquer une perte considérable des capacités visuelles, pouvant même aller jusqu’à les réduire à néant.
D’après des travaux conduits par l’équipe de la chercheuse en neurosciences, Adriana Di Polo, au centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM), lorsque l’insuline est administrée par gouttes ophtalmiques, la communication entre les neurones et le fonctionnement de la rétine s’améliore considérablement, ce qui permet d’améliorer la vision des patients atteints de glaucome.
Publiée dans la revue scientifique britannique consacrée à la neurologie, Brain, cette découverte constitue un pas important dans le traitement du glaucome et peut être également dans le traitement d’autres maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer.
En effet, les neurones de la rétine semblent être en mesure de régénérer leurs dendrites (prolongement filamenteux du neurone ayant vocation à recevoir et à conduire l’influx nerveux) après une lésion du nerf optique, grâce à l’action stimulante de l’insuline qui leur permet d’effectuer à nouveau leur travail de conducteur, sachant que les dendrites sont altérées de façon précoce au cours de maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer ou le glaucome.
Testée sur des souris, cette méthode innovante reposant sur l’utilisation de l’insuline via des gouttes ophtalmiques, a permis aux dendrites des rongeurs de se régénérer quasi totalement et aux neurones de se reconnecter entre eux.
Aujourd’hui, cette équipe de chercheurs canadiens va se concentrer sur la possibilité de développer un médicament analogue à l’insuline capable de reproduire son effet régénérateur, en attendant le commencement des études cliniques sur l’Homme.